Église Saint-Pierre-aux-Liens
Lespignan a la particularité d’avoir deux lieux de culte, trésors patrimoniaux du village, avec l’église paroissiale Saint-Pierre-aux-liens et l’église Saint-Pierre, dite chapelle du cimetière. Située dans le centre ancien, la première nommée fait office de lieu de culte principal : c’est là que sont célébrés les messes, enterrements, mariages et autres baptêmes.
L’église Saint-Pierre-aux-Liens date probablement des XIII-XIVe siècles (aucun document ne permet de préciser). Elle est de style gothique, voûtée en pierre. Dans le chœur, on trouve trois hautes fenêtres à deux compartiments surmontées d’un réseau de beaux trèfles. La sacristie du XIVe siècle en mauvais état, était l’ancien petit chœur de 5 ou 6 chanoines. Le Christ du XIVe siècle, sur une croix en bois, est classé. Vers la fin du XVIe siècle, on a ajouté un clocher et allongé la nef centrale qui s’était effondrée. L’autel de la chapelle Saint-Michel a été installé avant celui du chœur, tabernacle et table d’autel sont d’époque Louis XIV. Les deux premières chapelles ont été restaurées aux XVIIe et XVIIIe siècles.. Dans le chœur, le maître-autel, est une recomposition de plusieurs éléments ; le tabernacle et table d’autel sont d’époque Louis XV. Le chœur baroque présente une copie en plâtre du retable de la cathédrale Saint-Nazaire et Saint-Celse de Béziers et de ses quatre évangélistes. La statue de la Vierge de l’Assomption, dite Notre Dame du Caylar, se trouvait auparavant dans la chapelle des Pénitents (route de Fleury), cachée à la Révolution, aurait protégé la contrée lors d’une épidémie de choléra en 1832. Au XIXe siècle, deux cloches neuves ont été installées dans le clocher. Le reste du mobilier est du XIXe siècle. L’église a été restaurée en 1998 et on y célèbre toujours les messes et offices religieux. Chœur et abside : Inscription par arrêté du 27 mai 1952. Église classée aux Monuments historiques en 1964 au titre d’objet. Restaurée en 1998. Un peu d’histoire : À l’est du village, le château féodal dominait tout le village. Son propriétaire, le duc de Fleury pouvait apercevoir Narbonne et Perpignan. Il ne reste aujourd’hui du château qu’une des deux tours. Les remparts présentent une brèche due à l’artillerie de Louis XIII, ouverte lors du siège de Lespignan en 1632. Les remparts n’ayant plus d’utilité, la trouée ne fut pas réparée. Cette brèche est l’actuelle route de Béziers. La mer s’étant retirée, la plaine de Lespignan est demeurée inculte jusqu’en 1793. Les apports de la rivière Aude l’ont rendue propre à la culture. Dans cette plaine, ou la Matte, en raison de la salinité, pousse la salicorne qui permet de produire de la soude. D’où deux ou trois maisons Renaissance à Lespignan, bâties par des Italiens (une succession de prélats italiens ont dominé l’évêché de Béziers de 1547 à 1669) qui exportaient la soude à Murano pour la fabrication du verre. Quand Béziers était diocèse, le séminaire a bénéficié de la paroisse de Lespignan, devenue propriété de l’évêché de Béziers. SOURCES : Histoire et Patrimoine- Wikipédia- Mairie de Lespignan- Père Guisset-Monumentum |
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Église Saint-Pierre, dite chapelle du cimetière, située hors du village et protégeant le cimetière de sa masse, la première église Saint-Pierre daterait du IXe siècle. Elle comporte une nef unique à quatre travées à laquelle font suite un chœur et un sanctuaire anciens. Elle est couverte d’un toit en charpente reposant sur des arcs en plein cintre. Les murs à l’extérieur sont couronnés d’une corniche à billettes provenant, en partie, de réemplois. Les piliers circulaires adossés présentent des chapiteaux sculptés de type corinthien. Le sanctuaire est à cinq pans égaux avec une voûte à berceau. À l’intérieur des faces obliques se trouvent deux niches polygonales, voûtées en arc de cloître et reproduisant en réduction le plan du chevet. Les trois premières travées ont dû être restaurées à l’époque moderne. Il semblerait même que l’arc situé entre la troisième et la quatrième travée précédant le chœur soit, lui aussi, une création moderne, voire récente : en effet les tailloirs situés au-dessus des chapiteaux, sont en retrait par rapport à ces chapiteaux. Il faut noter aussi que ces tailloirs sont simplement ébauchés alors que, dans la pratique, tous les tailloirs du Moyen-âge sont pourvus d’un décor sculpté. Cet édifice, mentionné en 1154 parmi les possessions du monastère de Cassan (ordre des chanoines de saint Augustin), rappelle par sa décoration intérieure l’église de ce prieuré bénédictin. En 1711 le prieur de Lespignan, François Médaille, remit son bénéfice aux mains de l’évêque de Béziers voulant aider ses paroissiens et le diocèse. Ainsi fut aboli le titre de prieur curé de Lespignan (remplacé par une vicairie perpétuelle gérée par l’évêque sur présentation du commandeur de Cassan). La nef a subi une importante restauration en1867. Cette intervention n’a pas touché au sanctuaire dont le décor intérieur est intact. Piliers et chapiteaux datent de la restauration du XIXème siècle, ainsi que la voûte en berceau. Une sacristie a été ajoutée au XIXe siècle, masquant une partie de l’abside, côté nord. Quelques remarques empruntées à Norbert Breton (site : Premier millénaire) : La façade ouest est le probable résultat d’une restauration au XIXe siècle, cependant un détail est révélateur d’une ancienneté : la corniche à billettes située sur le mur Sud. L’existence de cette corniche de bord de toit montre que l’église a été surélevée. Sur la façade sud, aux coins des murs du chevet et à leur base, on observe des traces d’arrachement. Il y avait là probablement des colonnes installées sur des piliers massifs. Ce chevet pentagonal aux coins cantonnés de colonnes adossées fait penser à celui de l’église Saint-Jacques de Béziers. On note la présence de deux niches situées de part et d’autre de l’axe central. Il est possible qu’il y ait eu primitivement une autre niche, sur l’axe central. Une fenêtre meurtrière a été ouverte après la première construction (sous la fenêtre, les pierres sont posées en couches horizontales régulières). Les chapiteaux dans le chœur ont une forme très particulière, demi-tronconique avec base en lien avec la face arrière plate. Ce type de chapiteau pourrait être un marqueur d’époque car on ne le retrouve pas dans l’art roman classique mais on peut le voir dans des parties présumées préromanes. Si les décors des chapiteaux déposés dans le chœur pour l’un, à damier, pour l’autre, à moulures, ne sont pas caractéristiques d’une époque ou d’une tradition, il n’en est pas de même pour les deux chapiteaux nord et sud de la première travée. Il faut tout d’abord remarquer qu’ils sont tous deux identiques, ce qui n’est pas une particularité de l’art roman traditionnel. Ensuite le décor de ces chapiteaux est dit à entrelacs de feuillages, ce qui permet de se situer dans une première période des entrelacs, vers 700 (mais avec une forte marge d’erreur de 250 ans). Le chapiteau nord de l’arc triomphal semble inséré en partie dans le mur, mais en fait, c’est plutôt le mur qui enveloppe en partie le chapiteau. Primitivement, le chapiteau ainsi que la colonne cylindrique qui le soutient étaient tous deux détachés de la paroi. On retrouve aussi des colonnes cylindriques détachées du mur dans des églises wisigothiques d’Espagne. Le chapiteau nord de l’arc triomphal devait être sculpté sur quatre faces, toutes identiques. Sur la face centrale, on y voit une figure grotesque, sexuée, d’apparence féminine (représentation des seins, du vagin), mais avec des ajouts étonnants comme une patte en-dessous du vagin ou des sortes de scarifications sur le tronc. Ce type de représentation, qui dépasse largement la tradition carnavalesque, doit présenter une symbolique cachée, peut-être liée à un culte de fécondité. Toujours est-il que ce chapiteau est en lien avec l’Antiquité du fait de son décor d’oves sur l’astragale, ne ressemble à aucun autre de l’art roman. L’église Saint-Pierre de Lespignan, comparable en beaucoup de points à Saint-Félix de Bayssan et en partie comparable à Saint-Jacques de Béziers, apparaît comme une œuvre ancienne, plus proche de l’antiquité (IVe siècle) que de l’époque romane (XIe siècle). On peu proposer comme datation les environs de 650, avec un écart estimé de 150 ans. Le père Jean-François GUISSET, curé de Lespignan, ajoutait en 2016 : Il s’agit de la première église paroissiale. Elle vient d’être restaurée, et possède un plafond en bois de l’époque wisigothique. Le cimetière à côté est wisigothique et n’a jamais changé de place. Saint-Pierre a constitué un lieu de dévotion au XVe siècle, à partir du passage du Prince Noir (en 1355 dans l’Aude, lors de la guerre de 100 ans, 1337-1453). L’église s’est trouvée hors remparts au XVIIe siècle et elle est tombée en partie en ruines. Elle a été reconstruite au XIXe siècle. Laissée depuis les années 60 en désuétude, elle fait à nouveau l’objet de travaux. Elle est utilisée le 1er novembre pour la messe défunts et la bénédiction des tombes. Lespignan a la particularité d’avoir deux lieux de culte : l’église paroissiale Saint-Pierre-aux-liens et l’église Saint-Pierre, dite chapelle du cimetière. Cette église, est inscrite sur l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Son abside et son chœur sont classés depuis 1988. En 2011 le conseil municipal a décidé d’entreprendre les travaux de restauration nécessaires à la sauvegarde de ce patrimoine. SOURCES : Histoire et Patrimoine- Premier millénaire (Norbert Breton)- Père Guisset- Mairie de Lespignan- Hérault tourisme
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